Rencontre avec Géraldine Blanchet, écopreneure cinéma spécialisée en RSE
Forte de 30 ans d'expérience dans la médiation culturelle, d'abord dans le spectacle vivant puis dans le cinéma, Géraldine Blanchet a décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat pour devenir intervenante cinéma spécialisée en RSE.
Cette écopreneure œuvrant à la croisée de la culture cinématographique, de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de l’inclusion, l’a mené à la création de son projet Planète Pro·G, concrétisant ainsi sa quête de sens.
Cet article relate les échanges entre Géraldine et Lisa, chargée de communication chez Nabû Studio, dans le cadre de la réalisation d'un livre blanc gratuit sur l'éco-production audiovisuelle.
Bonne lecture !
De la sensibilité socio-environnementale à
un engagement assumé
L'ancrage des préoccupations environnementales et sociales chez Géraldine ne date pas d'hier.
Elle relate avec une pointe d'humour :
« J'étais peut-être la seule de mon équipe à maîtriser l'impression recto verso et à sensibiliser mes collègues à limiter les impressions inutiles en recto seul et à penser au recyclage ».
Cette conscience écologique s'est affirmée avec la création, en 2005, d'une des premières AMAP en Provence, une initiative pionnière à une époque où, comme elle le souligne, « les gens ne savaient pas du tout ce que c'était qu'une AMAP ».
Son engagement sociétal est tout aussi profond, nourri notamment par l'expérience d'avoir une sœur en situation de handicap et une sensibilité développée dès son jeune âge. Cette conscience s'est traduite par des actions concrètes dans son travail, cherchant toujours à favoriser l'inclusion :
« Sur le réseau, j'étais parmi les rares à accepter, par exemple, des adultes en situation de déficience intellectuelle venant d'hôpitaux
de jour. Je les accueillais aux ciné-goûters avec des enfants de 7 ans, en expliquant simplement la situation de chacun. »
Un tournant majeur dans le parcours de Géraldine survient avec la crise sanitaire et la suspension de son emploi. Cette période difficile a paradoxalement été un catalyseur pour un réalignement profond avec ses valeurs et le lancement de son projet : Planète Pro·G.
La Fresque du Film : un outil de sensibilisation
encore émergent
Formée à l'animation de la Fresque du Climat, c'est naturellement qu'elle s'est intéressée à la Fresque du Film, un outil de sensibilisation aux enjeux environnementaux spécifique au secteur du cinéma.
Co-développée par La Base, Flying Secoya et le Bureau des Acclimatations, la Fresque du Film permet aux professionnels d’engager leur transition environnementale en portant une réflexion complète sur le secteur audiovisuel et la mise en place de solutions concrètes.
Malgré son enthousiasme et sa formation, Géraldine rencontre des difficultés à organiser ses premières sessions. Elle pointe les contraintes de planning des professionnels du cinéma et les délais de financement qui peuvent freiner l'engagement.
Pour autant, Géraldine reste optimiste et croit au potentiel de cet outil pour faire prendre conscience des enjeux :
« L'idée de la Fresque du Film est de faire prendre conscience aux professionnels du cinéma qu'ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Si rien ne change d'ici 50 ans, le cinéma tel qu'on le connaît pourrait disparaître. »
Elle souligne que si le prix de la formation peut être perçu comme un frein initial, la Fresque du Film est hébergée au sein d’un organisme de formation certifié Qualiopi. À ce titre, la fresque peut être prise en charge par l’OPCO dont votre structure dépend.
Handi’Cape & Cinéma : quand un podcast apporte un regard nouveau sur le handicap
Au cœur de son engagement, Géraldine a créé le podcast Handi'Cape & Cinéma, une initiative née d'une prise de conscience personnelle.
Le podcast vise à changer le regard sur le handicap et le désacraliser mais aussi à mettre en lumière le binôme formé par les chiens d'assistance et leurs bénéficiaires.
Géraldine souligne l'importance de ce lien, où le chien « fait oublier le fauteuil, il rend visible le handicap invisible. »
Avec une approche bienveillante et à l’écoute, elle invite à la découverte de ces récits de vie, où l'important est de comprendre qu'une personne en situation de handicap est avant tout une personne à part entière, et que son handicap ne doit pas être sa seule définition.
Chaque épisode, d'environ 30 minutes, est entrecoupé d'extraits de films et de chansons, offrant une expérience immersive et touchante.
Actuellement, Géraldine est à la recherche de financeurs pour que le podcast puisse être une ressource précieuse à la fois pour les spectateurs mais aussi pour les professionnels du cinéma afin qu’ils puissent identifier des solutions d’inclusion sur les tournages et dans les salles.
Une réflexion sur le cinéma et le monde de demain
L'histoire de Géraldine Blanchet est une source d'inspiration pour tous ceux qui croient en la possibilité d'un cinéma plus responsable et inclusif. Son parcours, ses convictions et son engagement tenace nous rappellent l'importance de dépasser les freins et d'oser initier le changement.
Comme elle le dit si justement, il est essentiel de se demander « quel est le monde dans lequel je veux vivre ? » et d'agir en conséquence pour construire un avenir où la culture, l'environnement et l'humain sont au cœur des préoccupations.
Un immense merci à Géraldine pour ces échanges qui m’ont permis d’être sensibilisée à des thématiques que je ne connaissais pas bien. Son engagement profond, professionnel et personnel, a résonné très fortement avec mes pratiques actuelles.
Je vous encourage à découvrir dès à présent le podcast Handi’Cape & Cinéma et à soutenir Géraldine sur LinkedIn.
Et si vous souhaitez aller plus loin sur l’alliance de la RSE avec le cinéma, je vous invite à découvrir mon livre blanc 100% gratuit
sur l’éco-production audiovisuelle.